Degenrer les cours de recres : « Maintenant, les garcons jouent a l’elastique »

Degenrer les cours de recres : « Maintenant, les garcons jouent a l’elastique »

Comment permettre environ mixite entre des meufs et les garcons et rendre la cour plus egalitaire ?

Interview avec Edith Maruejouls, geographe du genre, qui possi?de aide la ville des Lilas a degenrer sa cour.

La cour de recreation, votre endroit inegalitaire ? C’est le constat qu’a fera la Ville Plusieurs Lilas (Seine-Saint-Denis) dans le ecole elementaire Paul-Langevin. Pour remedier a ce probleme, ils ont reclame a J’ai geographe du genre Edith Maruejouls d’observer les pratiques ainsi que repenser l’integralite de cet espace. Adieu les terrains de foot qui prennent toute la place. Desormais, la zone de jeu est divisee en trois espaces : dynamique, intermediaire et calme. Depuis fin septembre, 400 eleves participent a cette experimentation, qui se conclura a Notre fin de l’annee scolaire.

Edith Maruejouls, autrice d’une these via la mixite et l’egalite dans les espaces de loisirs des jeunes et creatrice du bureau d’etudes L’ARObE (L’Atelier recherche observatoire egalite), nous parle de son projet.

ELLE.

A quoi ressemble une cour de recreation « classique » dans une ecole primaire en 2021 ?

Edith Maruejouls. Classiquement, aussi si chaque territoire reste different, depuis votre terrain betonne qualifie « d’espace sportif ». Quelques ecoles ont des cages, 1 trace au sol, ou que dalle. Si cet endroit n’est nullement regule ou discute, il sert souvent d’espace de jeux collectifs et en particulier du foot – si les ballons sont autorises. On a constate que lorsqu’il y a l’occasion de jouer a un jeu collectif, c’est souvent le foot qui s’organise, et ce sont majoritairement des grands garcons qui y participent. Les jeux des autres enfants (se reposer, lire, jouer a chat, a l’epervier. ) paraissent relegues a des « confortables de bords » et doivent donc s’organiser dans un espace nombre plus contraint et restreint.

ELLE. Quel reste l’interet de repenser ces modeles de cour de recreations ?

E. M. le souci avec cette occupation de l’espace, c’est que la relation filles/garcons reste anecdotique. Les filles restent entre elles, et les garcons entre eux. L’enjeu, c’est de retablir une telle relation pour qu’ils jouent ensemble et qu’ils partagent le territoire. C’est une question profondement egalitaire. L’ensemble de ces jeux qui s’organisent en peripherie du foot seront petits, parce qu’ils n’ont aucun place. Souvent, on utilise l’expression « les petits jeux des filles », mais ils sont en realite grands, Afin de peu qu’on des centre.

« On a constate que lorsqu’il y a l’occasion de jouer a un jeu collectif, c’est souvent le foot qui s’organise, ainsi, votre sont majoritairement des grands garcons »

ELLE. Comment etes-vous arrivee a cette conclusion ?

E. M. Je exige aux enfants de dessiner leurs espaces de recreation, et cela est structurant concernant eux. Cela est en mesure de ne point y avoir de terrain de foot au sens propre, mais certains mettent quand meme « le foot » au centre de la recre. Le dessin permet de mettre en evidence la place des espaces, ainsi, facilite le travail de consentement collectif. Afin que des enfants acceptent nos changements, il faut pouvoir representer concretement le partage d’une cour.

ELLE. Vous avez divise la cour de l’ecole elementaire Paul-Langevin en trois espaces. Comment les avez-vous definis ?

E. M. Aux Lilas, ils font un grand enjeu d’organisation de l’espace, parce que la cour reste grosse. Avant, il y avait un grand terrain central avec deux terrains de foots. Et apres, surelevee, une sorte de coursive, ou on trouvait des petits espaces en couloirs. On a constate une volonte de pratiquer d’autres jeux, mais c’est ardu parce que dans l’espace central, on voit ces garcons qui courent partout et qui bousculent.

On a donc travaille cet espace central pour permettre a tous de reperer sa place. Sur votre immense terrain, on a divise trois zones : une zone de jeux collectifs, une zone intermediaire (jeux de quilles, de raquette, corde a sauter. ) et une zone calme. Mes espaces ne sont jamais cloisonnes, ils sont permeables des uns a toutes les autres. Au moment oi? le ballon va au sein des espaces intermediaires, le jeu s’arrete. Avant, c’etait complique d’imposer des limites au foot. Les grosses cages ont avec ailleurs ete remplacees via des petites : jouer petit te prend moins de place et, en meme temps libre, ca permet de ne plus etre dans la recherche une performance, et cela est plus inclusif.

Esquisse amenagements egalitaires de cour. Propriete intellectuelle L’ARObE/Edith Maruejouls © Realisation/conception Celia Ferrer.

ELLE. Ce nouvel amenagement de l’espace permet-il vraiment aux genres de se melanger ? Il n’y a jamais un risque que les garcons se retrouvent, a nouveau, a monopoliser l’espace de jeux collectifs ?

E. M. Notre objectif c’est d’effectuer jouer ensemble et d’etre, physiquement, ensemble au aussi endroit. L’adulte legitimise l’espace. Et si le jeu des filles est legitime, s’il prend de la place dans l’espace de cour, il fait mixite. Le sujet en permeabilite des mondes se travaille sur la permeabilite des espaces. Pour le foot, on constate au bout de quelques jours d’experimentation qu’il y a bien une majorite de garcons. Neanmoins, ce n’est plus le aussi visuel de l’espace de cour. Et on reussit a avoir d’la mixite dans les autres espaces, comme sur un plan du coin lecture.

Cependant https://datingmentor.org/fr/localmilfselfies-review/, on a vu des petits garcons qui s’autorisaient a jouer a l’elastique, ou a J’ai corde a sauter, ce qui n’etait jamais la situation avant. Symboliquement, la valeur des sujets de filles, de ce que portent les filles en tant que proposition a l’espace de cour – qui, apri?s, sont des propositions societales – le fait de les legitimer ainsi que les rendre visible, ca envoie un message d’inclusivite et d’egalite.

« Notre objectif c’est de faire jouer ensemble et d’etre, physiquement, ensemble au aussi endroit »

ELLE. A la rentree, a Lyon, une polemique a eclate autour des cours de recreations degenrees, considerees tel 1 « non sujet » avec Divers. Comprenez-vous ces reticences ?

E. M. Moi j’ai un emploi, et Il existe des personnes ayant des avis. Encore, on n’entend jamais les majorites silencieuses. On ne cause aucune celles et ceux qui, autrefois, etaient bouscules, avaient peur. Les garcons qui jouent au foot, je ne nos laisse aucun cote : ils jouent differemment et a nouvelle chose. Et on voit douze recreations sur une semaine – si dans ces douze recreations, ils ne jouent nullement douze fois au foot, je pense que ca va aller. Partager, c’est renoncer et laisser sa place.

Le plus important, c’est de se poser la question ainsi que savoir pourquoi on veut etablir une telle mixite. L’absence de relation et Notre separation des genres font une violence dans notre societe. L’ecole est 1 « micro espace public » : i  la place d’effectuer miroir de societe, on va pouvoir se penser qu’on prefigure une maniere d’etre ensemble prochainement. C’est Afin de ca qu’il faudrait apprendre a se parler, a rire. C’est un enjeu politique, 1 projet educatif. Faire agence, c’est le Realiser dehors. C’est savoir a prendre la parole, apprendre a se centrer, savoir a etre theme Afin de des filles. Et si, des l’elementaire, vous n’arrivez pas a trouver ce place, c’est complique Afin de la suite. Quand nos petites filles me disent qu’elles n’ont nullement le droit de jouer au foot, elles ont renonce a l’egalite. Ce n’est jamais que du propos.

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